Première partie

« Les jeunes filles bien élevées ne s’écartillent pas! Assied-toi droite, les cuisses serrées, les jambes croisées au niveau des chevilles. Maintenant, reste tranquille, sois belle et polie… » Vous avez déjà entendu ces mots; ces phrases imprégnées au niveau de l’inconscient féminin tellement elles nous ont été répétées depuis la nuit des temps.

Habituée à se montrer parfaite et docile telle une poupée de porcelaine, même dans les moments difficiles, même quand elle sent la colère se frayer un corridor de feu telle la lave torride d’un volcan, la femme se contente de ravaler sa frustration et de sourire, camouflant ainsi toute trace d’émotion. Mais les temps changent… heureusement!

Selon certaines études, « Les femmes atteintes du cancer ne savaient pas comment décharger leur agressivité directement et niaient l’existence d’impulsions agressives en elles-mêmes. » Bien que l’agressivité refoulée ne soit pas la seule cause du cancer, elle semble en être une d’importance[1]. Ce n’est plus un secret, la science démontre désormais les effets nocifs du stress, de la colère et des émotions réprimées, sur la santé.

Quel est le rapport avec le fait de garder les cuisses fermées et donc, tout ce qui se trouve entre elles, me direz-vous? Le lien réside au niveau du chakra sacré, le hara ou encore, le deuxième chakra, Swadhisthana, en sanskrit.  Ce centre d’énergie situé dans le bas-ventre (environ un à deux pouces sous le nombril) est directement lié aux hanches, au bas du dos, à l’utérus, aux organes génitaux et donc, au sexe. L’agressivité et le sexe… deux sources importantes reliées aux problèmes affectifs et interpersonnels chez l’homme occidental depuis des siècles. Mais il est toujours temps de changer… Prendre une autre direction, ça vous dirait?

Et les hommes dans tout ça…

Même si cet article s’adresse aux femmes, les hommes sont également concernés. Bien entendu, leur position écartée est beaucoup plus répandue que chez la femme qui a été conditionnée autrement. Et un homme qui lâche un juron de frustration en public, ça peut aller, alors que chez la femme, c’est habituellement considéré comme inadéquat, pour ne pas dire qu’elle se fait vite étiquetée de vulgaire bûcheronne mal éduquée. Mais les hommes, comme tout le monde, connaissent des blocages au niveau du hara. D’ailleurs, évacuer sa colère et hara équilibré ne sont pas synonymes.

Nous vivons dans un monde où le masculin l’emporte sur le féminin ― même la langue française le reflète! ―, où l’action prédomine l’introspection et la sagesse. Ce déséquilibre est à la base d’un important stress à tous les niveaux de notre vie.

 

Comment faire pour adoucir nos attitudes de compétition, de matérialisme et de développement à outrance? Comment arriverons-nous à entrevoir une attitude de conciliation et de détachement face à l’argent et au pouvoir? De quelle façon pourrons-nous rééquilibrer les tendances intellectuelles et scientifiques de notre société? Où trouverons-nous des êtres capables de décider pour le plus grand bien de l’ensemble sans arrière-pensées de partisannerie ou de profit personnel? Une réponse partielle à ces questions se trouve dans la femme. (…) Nous vivons dans une société d’hommes, gouvernée par les hommes et où les femmes éprouvent beaucoup de mal à se faire respecter. Le manque d’énergie féminine produit un déséquilibre qui affecte tous les paliers de société. 

― Aigle bleu, tiré de L’Héritage spirituel des Amérindiens

 

Swadhisthana…

Swadhisthana signifie « son propre endroit ».  C’est notre centre vital, celui des émotions, de la sensualité, du plaisir, du désir, de l’intimité, de la sexualité, et de la créativité; c’est l’espace du lâcher-prise, celui où on se laisse porter par le flux de la vie avec confiance. Swadhisthana est aussi relié à l’appartenance à un groupe, à sa tribu, à sa communauté, ce sentiment si cher à notre bien-être. Ce chakra exprime notre façon d’entrer et d’être en relation avec les autres, ainsi que nos motivations.

Quand notre chakra sacré est bloqué, nous expérimentons la peur, un malaise devant le plaisir, des problèmes et des inconforts, voire même un sentiment de culpabilité face à notre sexualité, des maux au niveau des hanches, des organes reproducteurs et du bas du dos, des déséquilibres émotionnels, l’insécurité, la timidité et une grande difficulté à faire confiance aux autres et à la vie. Par ailleurs, la personne dont le hara est excessivement stimulé peut démontrer une dépendance émotionnelle et/ou sexuelle et avoir du mal à fixer des limites saines.

À l’opposé, une personne dont le deuxième chakra est équilibré est à l’écoute d’elle-même et de son intuition aiguisée. Elle incarne la stabilité émotionnelle, la compassion, et elle embrasse la vie, l’accueillant à bras ouverts. On se sent immédiatement bien en sa compagnie.

Lorsque nous lâchons prise, nos hanches s’ouvrent plus naturellement, nos organes reproducteurs se détendent, et nous sommes en mesure d’améliorer nos relations personnelles et de vivre notre sexualité à son plein potentiel. En laissant notre corps relâcher les zones tendues, on permet la libération des mémoires émotionnelles logées dans nos cellules.

En vous allouant des moments destinés à l’ouverture de vos hanches harmonisée à une respiration consciente dirigée dans cette zone, vous nettoyez ce qui ne vous sert plus et permettez ainsi à l’énergie positive de circuler dans votre chakra sacré. D’ailleurs, le simple fait de ramener votre respiration au niveau de l’abdomen peut vous aider à ouvrir et à relaxer les tensions. Car notre respiration se fait inconsciemment de façon thoracique, laquelle sollicite la partie supérieure du thorax, omettant le ventre. En quelque sorte, on se coupe d’une partie de soi-même, de toute la zone inférieure du corps…

La respiration abdominale est extrêmement bénéfique; en plus de réguler le rythme cardiaque et de diminuer le stress et l’angoisse, elle favorise l’oxygénation des cellules et du sang, procure un sentiment de bien-être, de calme et de sérénité, stimule la production d’endorphines, et permet à l’organisme d’évacuer les déchets gazeux emmagasinés (Femme actuelle)…

C’est d’ailleurs en pratiquant la posture de yoga du bébé heureux avec ma bonne amie Stéphanie, fondatrice de Yoga Libella sur le lac, que pour la toute première fois ― aussi intensément, du moins ―, j’ai senti l’énergie circuler dans mon utérus, comme si le bas de mon corps prenait une grande lampée d’air, de retour à la vie après avoir longtemps été asphyxié. Un sourire béat étampé sur le visage, je me suis rappelé mon amie Lys, et plus précisément la fois où elle m’avait avoué avoir senti un puissant jet d’air sortir de son orifice vaginal pendant un cours de yoga. Libérateur, vous dites!

Si vous êtes comme Lys et moi et que vous travaillez principalement assise à un bureau les cuisses inconsciemment crispées, les bienfaits d’une respiration abdominale consciente mixée à des exercices d’ouverture des hanches pourraient vous aider à libérer les tensions, à vous apaiser et donc, à être encore plus performante (si tel est votre souhait), mais surtout plus alignée avec vous-même et avec la vie.

 

La partie de nous qui a jadis été anesthésiée, domestiquée et engourdie (…) est maintenant en train de s’éveiller en chacune de nous. Et c’est notre entièreté, notre intuition, notre magie et notre pouvoir ― le pouvoir qui réside entre nos cuisses ― qui changera vraiment le monde.

Lisa Lister

 

La bonne fille se tient les cuisses serrées; les ouvrir la relèguerait au rang des pouffiasses sans rang social. Malheureusement, cette forme pensée, la sainte vierge et la prostituée, est encore bien ancrée dans l’inconscient collectif. Mais ne la laissons plus nous affecter. Transformons-la. Soyons qui nous sommes. Adoptons les postures que nous voulons! Et puis, il y a toujours le yoga qui nous offre un moment avec soi, tout indiqué pour s’écarter comme bon nous semble…

Restez à l’affût pour la suite! Dans la deuxième partie, vous découvrirez tout plein de postures de yoga bénéfiques à un hara équilibré et donc, à une vitalité accrue…

 

 

[1] Institut international de métaphysique appliquée