La Terre, planète bleue, Gaïa, Terre-Mère; nous lui attribuons plusieurs noms, tous féminins. La Terre c’est Elle, et quand elle tremble, ses répercussions nous rappellent brusquement que nous sommes ses habitants, et non l’inverse.

Le 19 septembre dernier, je me trouvais au cœur de la ville de Mexico, à Paseo de la Reforma, et j’ai senti son pouls battre directement sous mes pieds. Mais l’histoire commence bien avant cela. J’ai d’abord hésité à en parler, mais puisque vous êtes nombreux à m’avoir demandé de raconter mon expérience, j’ai choisi de le faire tel que je l’ai vécue.

Quelques mois avant

Dernièrement, comme plusieurs le savent, j’ai commencé à me sentir interpellée par la cause des femmes. J’avais envie d’écrire sur elles, sur leur histoire qui n’a que très peu été racontée, sur nous. Alors, un bon matin, j’ai écrit La guerrière dépose les armes. Puis, j’ai eu l’inspiration pour rédiger Et si on avait des ailes, un texte dans lequel j’explique l’importance de prendre du temps pour soi afin de mieux se transformer, comme une chenille qui devient chrysalide avant d’émerger en papillon.

Les mots avaient pris forme au fur et à mesure que j’écrivais, sans réfléchir, sans me poser de question. Et ce n’est que plus tard que j’ai compris qu’ils s’adressaient aussi à moi, car je vivais une période d’intense fatigue depuis le début du mois de juillet 2017; une période pendant laquelle j’ai eu le sentiment de stagner à tous les niveaux de ma vie. Au cours d’une randonnée au Mont Orford en une belle journée du mois d’août, je me suis d’ailleurs retrouvée nez à nez avec un cocon. Les signes ne pouvaient être plus clairs.

J’ai ensuite pondu Écartez-vous, mesdames! pour traiter de l’importance de prendre soin de notre deuxième chakra situé sous le nombril : Swadhisthana, source de nombreux malaises et problèmes chez plusieurs femmes (incluant moi).

Associé à la couleur orange, Swadhisthana signifie « son propre endroit ».  C’est notre centre vital, celui des émotions, de la sensualité, du plaisir, du désir, de l’intimité, de la sexualité, et de la créativité; c’est l’espace du lâcher-prise, celui où on se laisse porter par le flux de la vie avec confiance. Swadhisthana est aussi relié à l’appartenance à un groupe, à sa tribu, à sa communauté, ce sentiment si cher à notre bien-être. Ce chakra exprime notre façon d’entrer et d’être en relation avec les autres, ainsi que nos motivations.

La journée du départ : le 13ième rite Munay-Ki

Le 16 septembre dernier, je me suis tout naturellement retrouvée chez Yoga Libella avec un groupe de 8 femmes et 2 hommes afin de vivre le rite de la matrice utérine, le 13ième rite Munay-Ki, un soin chamanique qui provient de la jungle de l’Amazonie, au Pérou. Autrefois réservées aux femmes, les pratiques ouvrent de plus en plus aux hommes qui agissent en tant que protecteurs du féminin, mais qui peuvent également choisir de vivre le rite, comme leur a offert de le faire notre transmettrice et amie Marie-Chantal Couture.

Le rite de la matrice utérine est une transmission énergétique de femmes à femmes. Chaque femme est accueillie par la transmettrice (originellement la chamane) qui lui transmet le 13ième rite du Munay-Ki avec l’intention de guérir les femmes des peurs, des souffrances et des douleurs qu’elles portent au cœur du ventre.

Ce matin-là, je suis arrivée une heure trop tôt chez Yoga Libella; j’étais certaine que le rite commençait à 9 h alors qu’en réalité il débutait à 10 h. Stéphanie (grande amie et fondatrice de Yoga Libella) et moi en avons donc profité pour jaser et tirer une carte oracle du tarot des initiés de l’ancienne Égypte. Nous avions également utilisé ce même jeu la veille lors d’une méditation. Les deux fois, j’ai pigé la carte IV (no 4), celle du Pharaon (L’Empereur dans le tarot traditionnel).

Puis les gens ont commencé à arriver alors nous avons pris place. MC a débuté en guidant une courte méditation pendant laquelle j’ai vu un gros cercle orange lumineux, la couleur du deuxième chakra, Swadhisthana.

Le rite a pris vie et, un à un, nous avons déposé la fleur que nous devions apporter dans un gros bol d’eau situé au centre du cercle que nous formions. J’avais choisi une mignonne petite fleur des champs cueillie dans les jardins de Yoga Libella.

Nous avons échangé sur différents thèmes, dont celui du 13/28 : le calendrier des 13 lunes (mois) chacun divisé également en 28 jours, utilisé par les anciennes civilisations. Ce calendrier ne renvoyait pas à la linéarité du temps comme c’est le cas du calendrier à 12 mois, et il respectait le cycle féminin. Chez les Premières Nations, les saignements étaient considérés comme sacrés. Il s’agissait d’une période pendant laquelle les visions, l’intuition et la sensibilité de la femme étaient à leur apogée, tout comme son lien avec la Terre.

La façon la plus rapide de détruire une tribu, c’est de détruire la loge lunaire (hutte spécialement conçue pour accueillir les femmes pendant qu’elles ont leurs règles).
―Dicton amérindien

Tout au long de la journée, les larmes ont jailli, chez moi comme chez plusieurs. Pour la première fois, je sentais que mon ventre (ainsi que tous les corps subtils y étant rattachés) se nettoyait en profondeur. Une énorme lourdeur se dissipait, un mal intense se transmutait, refaisant place à son espace de création originel. C’était si intense. Je n’ai pu faire autrement que de penser que ces blessures dataient de bien avant cette vie-ci et qu’elles appartenaient non seulement à moi, mais à l’inconscient collectif féminin.

J’ai quitté l’endroit en remettant ma fleur à la terre, exténuée, mais plus légère, prête à m’envoler vers le Mexique pour une mission économique exploratoire avec Sylvie et Manuel.

En route vers l’aéroport, le soleil couchant formait un radiant cercle orangé. Sylvie, qui conduisait la voiture, a même lancé « Wow, tu as vu le soleil comme il est beau! » et j’ai souri en pensant que la vie me faisait un clin d’œil, me montrant la voie vers le chemin à suivre. Le cercle orangé était sans aucun doute le thème de ma journée; il s’était plusieurs fois révélé tout au long de l’événement.

Avec Sylvie et Manuel, cette nuit-là du samedi au dimanche, nous avons volé vers la ville de Mexico.

Ville de Mexico, deux jours avant le séisme

Le dimanche, après un somme et un bon petit-déjeuner, nous montions à bord d’un bus pour découvrir la ville, sa culture, son architecture avec ses vieux bâtiments, des manifestations qui prenaient vie dans les rues, et des policiers qui se rassemblaient. Devant un immeuble, un groupe de femmes revendiquaient leurs droits. Manuel, Mexicain d’origine qui habite le Québec depuis plus d’une décennie, nous a expliqué à Sylvie et à moi qu’une femme avait été tuée et qu’au Mexique, environ la moitié des femmes sont victimes de violences conjugales.

Chaque jour, six femmes sont assassinées. Et ces chiffres sont en augmentation. Le patriarcat autorise les coups pour corriger le comportement des femmes. C’est la même chose pour le viol : un tiers des femmes violées au Mexique considèrent l’acte comme sans importance et ne portent pas plainte. Selon une enquête, « 10 % des hommes mexicains interrogés estimaient qu’il était tout à fait normal de frapper une femme si celle-ci n’obéissait pas. » (LES VOIX DU MONDE). Avec le rite que je venais de vivre la veille, je n’ai pu faire autrement, dans l’intention, que de joindre ma voix à la leur.

Puis nous avons visité les ruines de Tenochtitlán, ancienne capitale de l’empire aztèque. En fait toute la ville de Mexico est bâtie sur les ruines de cette civilisation. Selon de nombreux historiens, le terme Mexico signifierait « lieu au milieu de la Lune » ou « lieu au centre du lac de la Lune », en référence au lac de Texcoco au centre duquel a été construite la ville de Mexico. Tandis que nous nous promenions au travers des ruines, un proverbe mexicain résonnait en moi : « Ils ont essayé de nous enterrer. Ils ne savaient pas que nous étions des graines. »

Tenochtitlán

Ensuite, nous avons découvert Zócalo, le point central de la ville de Mexico. Nous avons posé les pieds dans un anneau métallique tracé sur le sol, lequel symbolise en quelque sorte le nombril de la ville.

Un peu partout dans Mexico, ses marchés et boutiques, nous retrouvons La Catrina, à l’origine appelée La Calavera Garbancera. Il s’agit d’un squelette féminin vêtu de riches habits et portant habituellement un chapeau. Ce personnage est inspiré de traditions européennes et indigènes préhispaniques (particulièrement du culte de la déesse aztèque de la mort Mictecacihuatl). Il y a aussi d’autres sculptures et des calaveras, des crânes humains, ou « têtes de mort ». J’aimais tout spécialement ces derniers.

19 septembre, jour du séisme

J’avais commencé mes règles la veille en après-midi, et le mardi matin, 19 septembre, 11 h 15, alors que nous attendions un premier client potentiel dans la salle de conférence de notre hôtel sur Paseo de la Reforma, un son s’est mis à retentir dans les couloirs. Manuel nous a tout de suite avisées de ne pas nous inquiéter, qu’il s’agissait d’une pratique pour vérifier les dispositifs d’avertissement de séisme. Mais une question a tout de suite fusée de ma bouche : « Que devons-nous faire en cas de tremblement de terre? ». Manuel nous a gentiment expliqué la procédure à suivre.

Vers 13 h, la réunion terminée, Sylvie et moi partions manger une bouchée à côté de l’hôtel, à la Plaza Reforma 222. La foire alimentaire se trouvait au dernier étage de l’immeuble, le quatrième (comme le numéro de la carte du Pharaon). Manuel devait passer quelques coups de fil. Il a donc pris la direction de sa chambre, au 9ième étage.

Au centre commercial, chaque fois que nous devions monter un étage supplémentaire, je prenais quelques secondes pour remettre en question la foire alimentaire, me disant que c’était trop haut et que nous pourrions trouver un autre restaurant au premier niveau. Et pourtant, ce n’était pas si haut. En plus, je n’ai jamais eu peur des hauteurs. Mais quelque chose ― une force ― me faisait hésiter devant tous les escaliers, sans toutefois pulser assez fort à l’intérieur de moi pour m’amener à arrêter l’ascension.

Assises dans un petit restaurant, nous venions de commander quand j’ai ressenti les premières secousses sous mes pieds. Il était 13 h 13. Mon réflexe a d’abord été de penser que j’avais halluciné, mais déjà je sentais un autre tremblement encore plus puissant. J’ai tout de suite compris ce qui se passait, surtout qu’une femme hurlait et courait dans notre direction. La vitrine d’un magasin venait d’éclater en morceaux à côté d’elle, et le plafond s’effondrait par endroits. C’était la panique dans le centre commercial. Tout le monde s’agitait et criait, essayant de se mettre à l’abri. Les lumières se sont mises à osciller avant de s’éteindre.

Sylvie et moi, avec de nombreux autres Mexicains, nous nous sommes aussitôt réfugiées autour d’une colonne en attendant que le séisme passe et en priant pour garder les pieds sur terre.

Sans trop savoir ce que je faisais, je me suis retrouvée dans une espèce de transe, visualisant une énorme bulle lumineuse et protectrice autour de nous, autour de notre zone. Habituellement, inconsciemment, la peur provoque la contraction de nos muscles, de notre corps. Et même si une partie de moi avait peur, j’ai senti mon corps s’ouvrir complètement, pleinement. J’avais le sentiment d’être en fusion avec Elle, qui tremblait puissamment sous nos pieds, au-dessus de nos têtes, partout autour. Pendant un instant, j’ai même eu l’impression de lui remettre quelque chose et de reprendre autre chose. Puis, je me suis entendue dire à Sylvie que nous allions sortir saines et sauves de cette aventure. Quelques secondes plus tard, le sol s’était immobilisé.

Lorsque le tremblement a cessé, Sylvie a pointé un homme qui montrait la route d’évacuation à emprunter. À la sortie de l’immeuble, j’ai aperçu Manuel qui sortait de l’hôtel et, comme nous, il se dirigeait vers le centre de la rue (selon les procédures). Dire que nous étions soulagés de tous nous retrouver serait un euphémisme. Nul besoin de mentionner que les dispositifs d’avertissement de séisme avaient failli à leur devoir.

Dans la ville

Les rues étaient bondées de centaines de milliers de personnes. Après un tremblement de terre de magnitude 7.1, plusieurs autres secousses peuvent surgir, alors tout le monde était sur ses gardes. Surtout que 32 ans plus tôt, jour pour jour, un séisme de magnitude 8.2 à Mexico avait provoqué la mort de 10 000 personnes et fait 30 000 blessés.

D’ailleurs, autour de nous, il y avait des blessés, certains perdaient connaissance. Et il y avait les fuites de gaz. Les restaurants et dépanneurs étaient tous fermés. Les cousins de Manuel lui envoyaient de l’information par Internet (dont la connexion était intermittente), et tout autour de nous, des édifices s’effondraient en direct. Trente-deux édifices ont été détruits cette journée-là. Plusieurs rues se fermaient devant nous. C’était comme si nous nous trouvions au centre d’une marguerite et que plusieurs de ses pétales étaient emportés par un vent de tempête.

Plaza de la Reforma, ville de Mexico, juste après le séisme

Après avoir communiqué avec nos familles respectives pour les informer que nous allions bien ― non sans le trémolo dans la voix ―, Manuel a réussi à dénicher une voiture. Le propriétaire était prêt à nous aider à nous éloigner de la zone de crise question de trouver un lieu pour faire des provisions.

Pendant que nous nous déplacions à travers la ville, des véhicules d’urgence provenant d’autres régions et états arrivaient en soutien, des civils participaient à la circulation afin d’ouvrir le passage et des gens couraient dans les rues pour venir en aide à ceux qui étaient restés coincés dans les édifices effondrés. Uber a annulé les frais de taxi et beaucoup d’autres entreprises ont fait preuve d’une grande générosité. Plus de 340 personnes ont trouvé la mort. Une cinquantaine a été sauvée grâce à l’esprit de collaboration et d’entraide, omniprésent dans la ville.

Une touche de la nature et le monde devient plus proche.
― William Shakespeare

Pendant le reste de la journée, j’ai senti plusieurs petites secousses partir de mes pieds et remonter jusqu’à ma tête. Chaque fois, je me demandais si un autre séisme frappait. Mais quand j’ai parlé de mes courts étourdissements, Manuel m’a expliqué qu’un tremblement de terre comme celui que nous venions de vivre provoquait par la suite des milliers de petits séismes, et c’était probablement ce que je ressentais. Un peu plus tard, assise dans un taxi les yeux fermés, j’ai eu la vision d’un volcan qui entrait en éruption. Le samedi suivant, un séisme de magnitude 6,1 frappait le Mexique, provoquant l’éruption du volcan Popocatépetl.

En fin de journée, nous avons été accueillis chez des amis à Manuel, Americo, Rocío, Rosío Isabel et Pablo: une merveilleuse famille qui nous a offert l’hospitalité, et qui a fait preuve d’une très grande bonté à notre égard. Le lendemain, après le petit-déjeuner, nous partions vers Monterrey. Le reste du voyage a été rempli d’anecdotes et d’aventures, mais tout s’est bien passé. Sylvie, Manuel et moi étions remplis de gratitude d’être en vie, et nous savions qu’un puissant lien nous unissait désormais.

Retour au Québec

Quand nous sommes rentrés au Québec, Serge, le mari de Sylvie, et ses enfants, étaient venus nous accueillir à l’aéroport (nous les avons manqués, mais ça fait partie de notre périple inimaginable). Bref, nous les avons retrouvés près d’une heure plus tard, et les enfants ont remis un bouquet de fleurs à Sylvie. Serge nous avait apporté, à Manuel et à moi, une rose rouge pour nous remercier d’avoir été là, avec Sylvie au cours de cette aventure. J’ai été très touchée par ce geste rempli de bienveillance.

Stéphanie m’avait invitée à venir me reposer au Centre question de refaire le plein d’énergie. Et c’est ce que j’ai fait. Je suis revenue à l’endroit où s’était tenu le rite de la matrice utérine Munay-Ki, ce lieu où j’avais remis ma fleur des champs à la terre juste avant de m’envoler vers le Mexique. J’y revenais transformée, nantie d’une rose rouge, symbole associé au féminin sacré.

Mon amie étant à Québec, j’ai passé la journée seule à méditer sur la coline de pierre et devant le lac, à remercier la vie, remplie de compassion et de pensées pour ceux qui n’ont pas eu notre chance.

Yoga Libella

Le lendemain matin, heureuses de nous revoir, Stéphanie et moi avons passé la matinée à bavarder et à échanger sur ce que nous avions respectivement vécu pendant mon voyage. Comme nous aimons le faire, nous avons pigé une carte oracle du tarot des initiés de l’ancienne Égypte.

J’ai pigé la carte XIII (no 13), celle de la mort. Voici une partie du texte qui accompagne la carte :

L’initié doit mourir au monde profane pour renaître à la vie spirituelle. Il doit quitter l’état d’imperfection pour s’élever au-dessus des contingences matérielles en transmutant.

Cette mort fictive se retrouve dans toutes les initiations et dans la nature. En effet, la mort n’est qu’apparence statique comme la chrysalide qui libérera le papillon.

Les initiés disent souvent : les yeux que l’on ferme en ce monde s’ouvrent dans un autre et le sage ne craint pas la mort, car mourir c’est connaître.

Influence numérique : le 13

Il n’y a pas grand-chose à dire du symbolisme numérique qui ramène le 13 au 4 (1+3), sa racine, et en rappelle les propriétés : c’est le nombre de la matière parfaite, prête à recevoir la sensibilité et la vie, c’est-à-dire à faire un pas de plus dans son évolution, à se transformer.

C’est le principe actif de la vie individuelle, dont la correspondance du nombre 13 est la destruction qui permettra de récolter ce que la lame IV (Le Pharaon) aura semé.

Si vous vous rappelez, la carte du Pharaon est celle que j’avais pigée juste avant de partir pour le Mexique.

Tandis que Stéphanie et moi discutions de toutes ces synchronicités, à un moment donné, elle m’a dit :

Isa, as-tu fait le lien entre le fait d’avoir vécu le 13ième rite Munay-Ki, de t’être envolée vers la ville de Mexico, le nombril de la lune, bâtie sur des ruines de l’empire aztèque, une civilisation fondée sur le 13/28, d’avoir mis les pieds dans le centre de la ville et, moins de 24 heures après avoir commencé tes règles, tu as vécu un tremblement de terre? Il ne peut pas y avoir de hasard. Le réalignement du 13/28 ébranle les structures d’aujourd’hui. Penses-tu qu’il soit possible que tu aies remis à la Terre les souffrances et les peurs des femmes, ces douleurs emmagasinées et libérées pendant le rite? C’est la mort d’un cycle et le commencement d’un nouveau.

Sur le coup, je suis restée sans mot. Mais j’avais bel et bien senti, de façon inexplicable, mon corps s’ouvrir pendant le tremblement de terre. J’avais beau me répéter que cette histoire était tirée par les cheveux, il reste qu’elle résonnait dans mon for intérieur. Mais je préférais ne pas la raconter, surtout que je n’y voyais pas tout à fait clair. Stéphanie m’a finalement convaincue du contraire.

Ces éléments sont-ils véritablement reliés entre eux? Notre côté rationnel est porté à penser qu’il s’agit d’une série d’événements décousus. N’empêche qu’avec de si nombreuses synchronicités en si peu de temps, il est presque impossible de ne croire en aucune corrélation. Ce n’est pas non plus un hasard si je suis partie avec Sylvie et Manuel, deux personnes merveilleuses dont la tête et le cœur sont bien alignés. D’ailleurs, tout au long de notre périple, Manuel a veillé sur Sylvie et sur moi comme s’il s’agissait de son devoir inné. Merci à vous deux. Ce fut un privilège de vivre un tel moment en votre compagnie.

Elle est un organisme vivant. Feu, eau, air, terre. Elle frappe de tous ses éléments. Elle nettoie. Elle purifie. C’est sa façon de communiquer avec nous, de nous inviter à devenir arbres, et non pions. Enracinons-nous puissamment, ainsi nous vivrons en harmonie et forts avec Elle. Car un arbre sans racine tombe facilement, il s’envole au premier coup de vent.

Comme le dit si bien Marie-Chantal : Universel c’est d’être « Uni vers Elle ».